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                           Petite évaluation sur votre perception du fonctionnement de la Justice

Le général Bertrand Soubelet, numéro 3 de la gendarmerie ; Michèle Bernard-Requin, magistrate honoraire qui a présidé les Cours d'assises de Paris et de Bobigny ; Maître Eric Dupont-Moretti, avocat ; Caroline Brun et Marie-Christine Tabet, journalistes ; Christophe Barbier, éditorialiste et Jean-Louis Bruguière, ancien juge anti-terroriste, ont inspiré les termes du questionnaire qui évaluera en 23 questions votre opinion sur notre Institution Judiciaire.

Pour accéder à votre évaluation : opinion             

(Ne pas oublier de se munir d'un papier et d'un crayon parce que cette évaluation est personnelle et confidentielle)

Les 6 derniers billets

Quand la justice politisée se déchaîne

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Tout est dit, il n’y a rien à ajouter sauf à instaurer des Commissions Ethiques Citoyennes avec des juré tirés au sort qui, eux, actuellement, sont malheureusement les seuls aptes à écouter, sans parti pris, les arguments de la défense.
« Voilà bien une réforme systémique qui s’impose avant que tout s’effondre : encore une que Macron ne fera pas ! »

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Publié le 25/05/2023 13:05  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Sortir la France de la décadence  -  par GillesBressiere

Sortir la France de la décadence

  Laurent Wauquiez, ancien ministre, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,  (Le Point n° 2649 du 11 mai 2023) : «Je veux sortir la France de la décadence»

  Extraits :
  « […] L'architecture de son programme présidentiel repose sur quelques mesures radicales: suppression des autorités indépendantes et mise au pas des « cours suprêmes », accusées de produire de la norme technocratique en pagaille; et une décentralisation à marche forcée qui ferait des régions françaises de véritables Länder. […]

[…] Voyez l'état de nos services publics! Les Français acceptaient de payer des impôts, mais ils avaient la fierté d'avoir des services publics. Aujourd'hui, on a toujours les impôts mais plus de services publics. […]

[…] Toutes les démocraties occidentales sont frappées par un même mal profond, ce sentiment de délitement. C'est l'aboutissement de ce que j'appelle l'idéologie de la déconstruction. Le combat à mener est de même nature que celui de Raymond Aron face aux élites aveuglées par la pensée communiste, qui a fait tant de dégâts. Cette idéologie de la déconstruction, qui vient de figures intellectuelles comme Foucault, Bourdieu et Derrida, sévit dans les milieux universitaires, administratifs, médiatiques et politiques avec des conséquences catastrophiques. Elle repose sur l'idée que saboter l'ordre est libérateur. Elle aboutit à l'effondrement de l'autorité, celle du président de la République comme du professeur. Elle fait l'éloge de la paresse et de la violence. Elle prône la haine de notre culture, la soumission à des minorités agissantes, et conduit à ce que la minorité terrorise intellectuellement la majorité. C'est un renversement de tous les repères qui met sur le même plan l'élève méritant et celui qui ne fait rien, le délinquant et le policier, celui qui travaille et celui qui profite. […]  

[…] Le premier levier que les politiques ont perdu, c'est l'administration. Un Etat profond s'est constitué avec une administration qui s'est autonomisée du politique, voire politisée avec ses propres objectifs. Les autorités administratives indépendantes sont un monstre juridique. En vingt ans, nous avons multiplié les petites royautés administratives qui ne répondent plus à aucune instruction ! […]

[…] Pour Laurent Wauquiez, cela passe par la suppression de la quasi-totalité des autorités indépendantes comme la Cnil [Commission nationale de l'informatique et des libertés], l'Anses ou l'Arcom [Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, qui a succédé au CSA]. Cette suppression relève d'une simple loi. Nous devons réaffirmer le fait que dans une démocratie, comme l'a décrit Rousseau, c'est la volonté politique exprimée lors du vote qui s'applique, le contrat social, et pas l'administration qui met en œuvre sa propre logique.
Le second obstacle vient du « coup d'État » organisé par les cours suprêmes. Je ne parle pas des juges qui font leur travail dans des conditions extrêmement difficiles, mais des cours suprêmes qui, dans les années 1970 et 1980, se sont arrogé le pouvoir d'écarter la loi. Elles ont plus de pouvoir aujourd'hui que des élus choisis par le peuple, alors qu'elles n'ont aucune légitimité démocratique ! Je pense à la Cour de cassation, au Conseil d'Etat, à la CEDH [Cour européenne des droits de l'homme, NDLR], à la Cour de justice de l'Union européenne et, en partie, au Conseil constitutionnel. Lorsqu'il contrôle la constitutionnalité des lois, il est dans son rôle. Pas quand il fait de la politique […]

[…] Quand le peuple s'est exprimé, la loi qui traduit sa volonté doit s'appliquer. Quand la Cour de cassation vide de leur contenu les lois simplifiant le Code du travail pour faciliter l'embauche et réintroduit de la lourdeur, ce n’est pas normal. Quand le Conseil d'Etat accouche d'une jurisprudence qui rend quasi impossible l'exécution de reconduites à la frontière, ce n’est pas normal. Dans l'Histoire, aucun pays n’est sorti de la décadence sans changer la façon dont il était dirigé. […] » 

   Gilles Bressière : Le constat de Laurent Wauquiez est partagé par beaucoup et les mesures radicales pour lutter contre les dérives administratives et les abus de pouvoirs des juges semblent bien appropriées. En revanche, il propose un referendum annuel comme respiration démocratique, s’inspirant du modèle suisse, pour apaiser les tensions.
  Nous préférons faire appel à des conventions citoyennes avec des jurés tirés au sort, bien plus économiques à mettre en œuvre qu’une consultation nationale, et qui, de plus, dans un climat serein, bénéficieraient d’une présentation des diverses opinions, avec des experts pour les éclairer, afin d’aboutir à des choix pertinents.
  La décentralisation à marche forcée, pourquoi pas ? Mais en réduisant le mille-feuilles administratif et avec un contrôle citoyen pour éviter certaines magouilles qui sont parfois à déplorer actuellement. Dans tous les cas d’abus flagrants, la constitution de Commissions Ethiques Citoyennes (avec des jurés tirés au sort) permettrait un assainissement de la vie politique.  

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Publié le 12/05/2023 20:14  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

État fort bisounours ou État faible tracassin?

  Les dernières manifestations empruntes de violences contre les forces de l’ordre, avec des centaines de policiers et de gendarmes blessés, montrent une exaspération générale. Quand des manifestants plutôt pacifiques encouragent les casseurs, cela confirme un ras-le-bol partagé par de nombreux mécontents. Le refus forcené de la retraite à 64 ans n’est pas uniquement lié au vote de cette loi, c’est l’accumulation d’interdits, de déclarations obligatoires, en forme de pièges, à rédiger aux administrations ordinaires ou fiscales pour des contrôles tatillons.

 Toujours plus de taxes et d’impôts et toujours moins de services rendus : services des urgences des hôpitaux sursaturés, maternités, gares SNCF, magasins de proximités et centres postaux de moins en moins nombreux, etc. Trop de radars, dont beaucoup ne sont placés qu’à des endroits lucratifs et pas spécialement dangereux. Radars qui sanctionnent de faibles dépassements (un conseil au législateur : moins de 10 km/h au dessus de la limite autorisée : oui à une petite amende mais non au retrait de point) alors que l’entretien des routes, qui laisse souvent à désirer, est bien plus accidentogène qu’un léger excès de vitesse. 

  Il est totalement inadmissible de laisser des idéologues violents s’en prendre aux pompiers, aux policiers ou aux gendarmes avec des pavés, des boules de pétanque ou des cocktails Molotov.

 Tous les gouvernements successifs affirment s’en plaindre, mais ils ne font rien. Alors qu’ils auraient dû depuis longtemps restaurer l’autorité de l’État. 

Pour restaurer l’autorité de l’État il faudrait :

- Que l’État devienne exemplaire

- Que l’État utilise mieux ses ressources

- Que l’État reprenne la main sur sa Justice

- Que l’État cesse de satisfaire les écologistes radicaux.

Que l’État devienne exemplaire en appliquant pour lui-même les lois qu’il a fait voter et non se comporter comme un État voyou comme son administration le fait trop souvent. Avoir enfin un État dont l’administration soit au service des citoyens et non à appliquer, sur les citoyens ordinaires, toujours plus de contraintes abusives et de contrôles excessifs. Quatre cent mille normes et règles qu’il faudrait enfin classer par ordre d’importance pour n’en garder que les vraiment utiles.

Que l’État utilise mieux ses ressources : c’est à dire supprimer les services peu ou pas utiles comme tous ces comités Théodules ruineux où les responsables gouvernementaux ont placé leurs copains et leurs copines en guise de remerciements. D’améliorer l’hôpital en réduisant le personnel administratif (36 % actuellement) au profit des soignants, des services d'urgence débordés, etc.

Que l’État reprenne la main sur sa Justice pour éviter la République des juges. Réapprendre le respect des lois au Syndicat de la Magistrature, politisé à l’extrême (25 % des effectifs) qui a édité « un bréviaire du manifestant » (d’extrême gauche évidemment) et qui se montre d’un laxisme ravageur envers les délinquants : ceux qui brisent les vitrines, incendient le mobilier urbain et les voitures, ou bien qui, c’est tellement pire, jettent des pavés ou des cocktails incendiaires sur les forces de l’ordre. C’est aussi refuser que les décisions prises par nos élus soient censurées par des magistrats idéologues, mais faire plutôt l’inverse : que leurs jugements iniques soient censurés quand il ne respectent pas les lois de la République. 

  Que des Commissions Citoyennes soient instaurées avec des jurés tirés au sort, dont le panel représente toutes les différentes opinions, puissent invalider des décisions de justice anormalement politisées et réparer ainsi l’iniquité de magistrats dévoyés. 

 Que des Conventions Citoyennes soient mises en place, qui, recevant les informations contradictoires des experts de toutes les opinions, plancheraient sur un sujet d’intérêt général et pourraient avantageusement aider à légiférer en amont des parlementaires. Député et sénateurs qui, en finale, promulgueraient des lois bien rédigées par des juristes compétents à partir des suggestions citoyennes. 

  Adopter une Démocratie Éclairée pour ne plus subir la vindicte de la populace, plus ou moins ignare ou manipulée par les populistes, lorsque cette dernière est appelée aux urnes par referendum. Et surtout en finir avec l'exubérante croissance de l'État-nation bureaucratique.

 Que l’État cesse de satisfaire les écologistes radicaux pour opter pour des mesures environnementales vraiment pertinentes. Est-ce qu’en réduisant de 40% les émissions de gaz à effet de serre en France qui n’en produit que 0,9% du total mondial on va sauver la planète alors que la Chine installe toujours plus de centrales thermiques à charbon ? Si la Chine, l’Inde et les USA, qui en émettent ensemble 64% avaient la bonne idée d’en faire une réduction de 40% : là, l’effet serait réellement positif sur le climat !

  Ecologistes radicaux, c’est contre les gouvernements de ces trois pays pollueurs que vous devriez en priorité manifester votre réprobation !

Conclusion : à voir les dégâts occasionnés par un État faible dont l’administration a pour apparente vocation de tracasser les citoyens par des contrôles tatillons sur des règles et des contraintes plus ou moins ubuesques et trop nombreuses ; il semble urgent de devoir apaiser les administrés par des mesures rassurantes afin de leur offrir de bien meilleurs services avec des aides réelles appliquées par des fonctionnaires qui pourraient enfin être aussi appréciés que ceux bienveillants et utiles des pays d’Europe du Nord. Sera un État fort et respecté celui qui obtiendra une telle amélioration.

  Commentaire de Gilles Bressière (4 mai 2023) : Macron s’est donné 100 jours pour réindustrialiser la France. 
  Il faudrait prendre pour exemple les USA qui ont pris des mesures fiscales très importantes, avec une simplification administrative pour accéder aux financements et aux permis. Ils ont ainsi siphonné les capitaux européens parce que nos industriels préfèrent s’installer sur le territoire américain, découragés par notre millefeuille administratif. Sur le Vieux Continent ils doivent jongler entre les niveaux européen, nationaux et régionaux dont la France a multiplié les strates supplémentaires et les contraintes administratives.

  Proposition de simplification pour la France qui ne peut revenir facilement sur les niveaux : communaux, communautés de communes, départementaux, régionaux et nationaux qui ont été créés dans notre pays : il suffirait simplement de ne considérer comme décisionnaire qu’un seul de ces niveaux administratifs, dont il reste à choisir lequel ; tous les autres n’ayant plus qu’une voix consultative et plus du tout impérative.
  Aides fiscales et financements qui devraient être facilités et
 qui s’ajouteraient à cette simplification administrative, afin de rendre enfin attractive l’industrialisation de la France en drainant de nouveaux investissements. 

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Publié le 02/05/2023 22:17  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Le grand malaise français  -  par GillesBressiere

Le grand malaise français

Une fiscalité exorbitante alors que le service public se dégrade. Toujours plus de contrôles et de tracasseries et de moins en moins de services rendus, avec notamment cette nouvelle inquisition sur les propriétaires fonciers qui doivent faire, avant le 1er juillet 2023, encore une déclaration supplémentaire de leurs biens, avec leur usage respectif !

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Pierre-Antoine Delhommais (Le Point n°2645 du 13 avril 2023) :

Couvrez ces impôts qu'on ne saurait voir

  « C'est un record dont le gouvernement se serait volontiers passé. Le taux des prélèvements obligatoires (PO) a atteint l'année dernière le niveau sans précédent de 45,3 % du PIB, après 44,3 % en 2021 et 43,7 % en 2020. Autrement dit, jamais il n'avait été collecté en France autant d'impôts et de cotisations sociales en proportion de la richesse nationale.
 Dans le détail, selon l'Insee, les impôts ont augmenté en 2022 de 7,9 %, soit d'un montant de 59,5 milliards d'euros, avec des recettes de TVA en hausse de 8,1 % (+14,9 milliards) due à la fois à l'accélération de l'inflation et à la progression de la consommation. Les impôts sur la production ont bondi de leur côté de 9,8 % (+10,7 milliards d'euros), moins toutefois que les impôts sur le revenu des ménages et des entreprises, qui se sont quant à eux envolés de 10,5 % (+33.9 milliards d'euros) grâce notamment au dynamisme de la masse salariale. Lequel explique par ailleurs l'augmentation de 6,5 % (+24,2 milliards d'euros) des recettes de cotisations sociales.
  Toujours est-il que ce ratio PO/PIB record fait un peu tache dans le bilan d'Emmanuel Macron, qui, depuis son arrivée à l'Élysée en 2017, avait souhaité se démarquer de son prédécesseur en faisant de la diminution de la pression fiscale le socle de sa politique économique. En se présentant comme le champion des baisses d'impôts, que ce soit en faveur des entreprises afin d'améliorer leur compétitivité (avec la réduction de l’IS et l'allègement des impôts de production), mais aussi en faveur des ménages afin de soutenir leur pouvoir d'achat, à travers notamment la suppression de la taxe d'habitation, de la redevance télé ou encore des cotisations chômage et maladie. Autant dire que le chef de l'Etat va devoir expliquer avec beaucoup de pédagogie ce que représente l'assiette fiscale s'il veut réussir à convaincre les Français que leurs impôts ont baissé alors qu'ils n'en ont jamais autant payé.
Si ce pic historique atteint par les prélèvements obligatoires est passé sous les radars médiatiques, c'est aussi parce qu'il est difficile à exploiter politiquement par l'opposition. Il rend en effet parfaitement dérisoire le discours de la Nupes et du Rassemblement national selon lequel des décennies de politiques néolibérales auraient privé l'Etat français de l'essentiel de ses ressources financières. Il suffit de rappeler que le poids des prélèvements obligatoires n'était que de 33 % du PIB en 1970 pour en prouver l'absurdité complète.
Difficile aussi de prétendre, comme le font pourtant à longueur d'antenne les députés de La France insoumise, que la solution aux difficultés économiques actuelles, et le remède à la détérioration des services publics, est d'augmenter encore les impôts, alors que l'Etat n'en a jamais autant collecté et que la France est le pays de la zone euro où la pression fiscale est la plus élevée. En comparaison, le taux des PO est de 6 points inférieur en Allemagne, 7 aux Pays-Bas, 14 au Canada, 20 aux Etats-Unis et même 27 en Irlande.
«Il ne fait pas de doute qu'un impôt exorbitant équivalant par exemple en temps de paix comme en temps de guerre à la moitié ou même au cinquième de la richesse de la nation, justifierait, comme tout abus caractérisé de pouvoir, la résistance du peuple.» Ce constat que faisait au XVIIIe siècle l'économiste écossais Adam Smith retrouve aujourd'hui toute sa pertinence dans le cas de la France. Le «ras-le-bol fiscal», pour reprendre la formule de l'ex-ministre des finances Pierre Moscovici, nourrit à l'évidence cette colère sociale et ce mal-être économique qui s'expriment à travers l'opposition massive à la réforme des retraites. Autant que l'inflation, la hausse des impôts et des taxes est l'ennemie du pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français, surtout lorsque ces derniers ont le sentiment que tout cet argent qu'ils versent à l'État est mal utilisé et n'empêche par exemple pas l'hôpital et l'école de gravement dysfonctionner.
«L'art de l'imposition, expliquait Colbert, consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris.» Avec un taux de prélèvements obligatoires record, son lointain successeur à Bercy devrait se méfier des cris de protestation et de souffrance des oies, qui en ont assez d'être fiscalement plumées. »

Gilles Bressière : en attendant une "démocratie éclairée" fondée sur des commissions citoyennes, il est urgent qu'un gouvernement "bisounours" cesse "d'emmerder les Français" et fasse de la pédagogie pour enfin faire les réformes qui sont nécessaires (y compris sur les retraites).

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Publié le 14/04/2023 10:35  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Démagogie électoraliste  -  par GillesBressiere

Quand la démagogie électoraliste induit des dégâts collatéraux exorbitants

Nicolas Baverez (Le Point n° 2644 du 6 avril 2023) :

« À l'horizon 2030, la France manquera d'au moins 4 millions de logements.

Le krach programmé du logement

  Le logement joue un rôle décisif dans le niveau de vie des ménages - il représente un tiers de leurs dépenses - comme dans la qualité de la vie. Il est important pour l'économie, générant en France 10 % du PIB et 9 % des emplois. Il est une clé de la cohésion de la nation, car il détermine largement les trajectoires d'intégration ou d'exclusion.
Notre pays dispose d'un parc de 33 millions de résidences principales pour 68 millions d'habitants, ce qui fait apparaître un déficit de 2 millions de logements. A cela s'ajoutent les défaillances qualitatives de l'immobilier résidentiel. Notre pays compte ainsi 200 000 SDF et 4 millions de mal-logés. Les besoins s'élèvent à 450 000 logements neufs par an, en raison de l'évolution de la démographie et des exigences de rénovation. Mais les mises en vente se sont effondrées. À l'horizon 2030, la France manquera d'au moins 4 millions de logements. Avec pour conséquences l'alimentation de la bulle spéculative sur l'immobilier d'un côté, et un drame social qui nourrira l'extrémisme politique de l'autre.
Les causes de la crise sont multiples. L’impact de la hausse des taux d'intérêt a été dévastateur en 2022: il pèsera durablement, puisque la BCE a réitéré sa détermination à ramener la hausse des prix à 2 % dans la zone euro alors que l'inflation sous-jacente s'élève à 5,2 %. Mais le logement subit surtout un choc réglementaire et fiscal. La suppression de la taxe d'habitation se traduit par une explosion de la taxe foncière, dont la base va augmenter de 7 % partout en France. Les propriétaires sont ainsi appelés à financer l'intégralité des services des communes et des agglomérations que les locataires réclament avec d'autant plus de vigueur qu'ils n'en assument plus les charges. Pour les élus, l'accueil d'habitants supplémentaires ne représente désormais que des risques financiers et sociaux, sans activités ni recettes supplémentaires. Ainsi, depuis 2020, les autorisations de construction de logements collectifs ont diminué de plus de 10%. Le coup de grâce est en passe d'être porté par la conception de l'écologie placée sous le signe de la décroissance et du malthusianisme. Les métropoles dirigées par les écologistes - Lyon, Bordeaux, Strasbourg ou Grenoble - réduisent drastiquement les permis de construire, contribuant à alimenter la spéculation. Au plan national, la norme «zéro artificialisation nette des sols» limite et renchérit le foncier disponible. Surtout, le durcissement des normes énergétiques va provoquer le déclassement de plus de 7 millions de logements, dont les coûts de rénovation dépasseront de très loin la rentabilité potentielle. La promesse écologique se résume ainsi à une France de SDF.
Le krach du logement constitue l'un des pires passifs sociaux des quinquennats d'Emmanuel Macron, qui ne veut voir dans le secteur immobilier qu'un empilement de rentes et une vache à lait fiscale. Son poids dans l'économie et son rôle vital dans la stabilisation de la société justifient d'en refaire une priorité nationale. En arrêtant la course folle des impôts sur l'immobilier, au premier rang desquels la taxe foncière. En rendant aux maires une ressource propre permettant de financer les services publics accompagnant la hausse de la population. En prévoyant un calendrier réaliste et des aides significatives pour la rénovation énergétique. En instaurant des incitations pour la reconversion des bureaux en logements. En assurant la valorisation et la mobilité au sein du parc HLM. En supprimant les servitudes sociales qui renchérissent les logements privés.
La politique du logement, qui mobilise plus de 30 milliards d'euros avec une très faible efficacité, a vocation à être réorientée vers la production de logements pour répondre aux besoins de la population, et non pas vers l'attrition du parc. La programmation de la pénurie de logements et de l'explosion de leur coût va de pair avec l'envolée des prix de l'alimentation et avec la facture astronomique de la sortie non préparée de la voiture thermique. Au moment où le pouvoir d'achat des Français diminue, l'État planifie ainsi la paupérisation massive de la classe moyenne, et avec elle la montée de la colère sociale. Le mouvement des Gilets jaunes constituait une alerte prémonitoire. Mais aucune leçon n'en a été tirée. Il est urgent de le faire. »

  Toute mesure démagogique a un coût parfois exorbitant notamment la suppression sélective de la taxe d’habitation pour obtenir un vote favorable des électeurs à l’élection présidentielle (cf. ci-dessus). 
  Pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir, le politicien cherche à séduire le peuple dans l’insouciance de l’immédiateté tout en fermant les yeux sur les inévitables conséquences dévastatrices futures. L’homme d’État préfèrera, lui, faire de la pédagogie pour préparer un avenir réellement bénéfique pour son pays.

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Publié le 06/04/2023 11:09  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

Délinquance tolérée et admise = France bloquée

S’il est un aspect qui n’est pas pris en compte par tous les commentateurs de la crise politique actuelle, c’est la délinquance tolérée et admise par notre système judiciaire.
La grève est un droit reconnu par la constitution mais les piquets de grève qui agissent, en toute impunité, par intimidation ou par la violence sont-ils légitimes ?
Que faut-il penser du Syndicat de la Magistrature qui s’offusque que des manifestants soient arrêtés par la police (sans être poursuivis pour autant) alors que leur présence tapageuse dans la rue, en petits groupes, n’était pas déclarée, donc pas autorisée ?
Que faut-il penser des députés qui, mécontents que leur motion de censure ne soit pas votée, brandissent des panneaux « RDV dans la rue » ?
Que faut-il penser de l’immense mansuétude de la Justice dont jouissent les casseurs, les incendiaires de voitures, les agresseurs des forces de l’ordre ?
Que faut-il penser du nombre dérisoire de reconduite à la frontière de migrants clandestins, pourtant sous le coup d’une expulsion judiciaire ?
Que faut-il penser des textes de lois stupéfiants dont les squatters bénéficient avantageusement au détriment de petits propriétaires lésés ?
Que faut-il penser de ces fonctionnaires qui n’appliquent plus les lois et qui accordent ou refusent arbitrairement des autorisations, en abusant de leur pouvoir, sans contrôle sérieux, et en toute impunité ?
Etc.
Délinquance tolérée et admise…

Ce que pensent les commentateurs de la crise actuelle
Avant l’adoption du texte de loi sur la retraite à 64 ans par le 49.3

Nicolas Stiel et Jean-Marc Jancovici (CHALLENGES N°778 du 16 mars 2023 ) :
« (…) En démocratie, le visionnaire qui va nous conduire vers un avenir radieux, ça n'existe pas, dit Jean-Marc Jancovici. Depuis Jacques Chirac, on a des présidents taillés pour arriver à l'Elysée mais qui, une fois élus, ne savent pas quoi faire du pouvoir. Aujourd'hui, il faut des pionniers intelligibles pour que les concitoyens pèsent sur le débat. Ce n'est qu'à ce moment là que le système politique qui ne respecte que le rapport de force pourra bouger. » Nous n'y sommes pas encore. Mais l'apôtre poursuit le combat en espérant évangéliser un maximum de militants. « L'important est d'avoir un plan, car à un moment la fête s'arrêtera, prévient-il. Et si rien n'a été organisé, le changement se fera sous la contrainte des événements extérieurs. C'est-à-dire dans la douleur.(…) »

André Comte-Sponville (CHALLENGES N°778 du 16 mars 2023 ) :
« (…) Si la France semble davantage bloquée que bien d’autres pays, alors qu’elle va économiquement plutôt mieux que beaucoup, c'est d'abord parce qu'elle est divisée, politiquement, en trois blocs d'importance à peu près égale et qui ont de moins en moins à partager; une gauche très à gauche (trop à gauche pour gouverner?), sous la houlette de Mélenchon, une droite très à droite, dominée, attirée ou fascinée par Marine Le Pen, avec entre les deux un centre hétérogène et déboussolé, de plus en plus incapable d'obtenir à lui seul une majorité.
Le temps où Giscard d'Estaing rêvait de rassembler « deux Français sur trois » (ce que lui-même, d'ailleurs, n'a jamais réussi) est derrière nous. Nous sommes bien plutôt confrontés à trois tiers incompatibles, chacun des trois manquant de cohésion et n'ayant d'autre but, voire d'autre justification, que d'empêcher le triomphe des deux autres. Comment faire une majorité dans ces conditions ? Comment gouverner sans devenir très vite impopulaire, minoritaire, voire passer pour « illégitime», puisqu'on n'a jamais été élu, dans le meilleur des cas, que par un Français sur trois?
Ajoutez à cela les mensonges de la gauche, qui fait semblant, depuis quarante ans, de croire que le «tournant de la rigueur », en 1983, n'était qu'une parenthèse (alors que c'est le programme commun de la gauche qui avait définitivement échoué), les rodomontades de la droite (qui veut se persuader que l'autorité suffit à tout) et la grande angoisse écologique, qui plane sur nous tous sans tenir lieu de programme crédible: on comprend que les Français soient moroses, inquiets, mécontents, et plus attachés à la défense de ce qu'ils ont qu’à des projets de réforme. (…) »

Après l’adoption du texte de loi sur la retraite à 64 ans par le 49.3

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André Comte-Sponville (CHALLENGES N°779 du 23 mars 2023 ) : « (…) dans les rangs de la France Insoumise, quel tapage ridicule et indigne ! Qu'on chante La Marseillaise pour accueillir la Première ministre, je n'ai rien contre. Mais qu'on la rechante interminablement pendant son discours, entre moult cris et gesticulations, faisant tout (d'ailleurs sans succès) pour l'empêcher de s'exprimer, pour la déstabiliser ou la rendre inaudible, quel démocrate pourrait s'en satisfaire? C'était lui manquer de respect, en tant que cheffe du gouvernement, en tant qu'être humain et en tant que femme. J'ai eu honte, ce qui ne m'arrive pas souvent, d'être Français, et d'avoir pu voter (il est vrai il y a plusieurs années) pour certains de ces grossiers personnages, tellement pleins de haine, de mépris et de bonne conscience. La France et la gauche méritent mieux. »

Ghislaine Ottenheimer (CHALLENGES N°779 du 23 mars 2023 ) :
« (…) tout ne se résume pas à l'économie. Notre démocratie est malade. La Ve République est à bout. Les Français ont tout essayé, l'alternance, la cohabitation, le « et en même temps ». Pourquoi pas l'extrême droite? Tout le monde a en tête l'exemple italien, avec un scénario similaire: une réforme des retraites engagée par Mario Draghi, puis la victoire de Giorgia Meloni. En France, l'extrême droite a fait 33,9% en 2017, 41,5 % en 2022... Il reste trois ans pour contrer cette irrésistible ascension. Tous doivent y contribuer: les macronistes, mais aussi les socialistes et les Républicains, dont certains jouent la politique du pire. »

La Justice ne fonctionne pas de manière satisfaisante et la Ve République est en crise.

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Remède :
Si au lieu de chercher de vaines solutions auprès de politiciens dont la faillite est évidente on faisait enfin de la France un Etat de droit fondé sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Comment faire ?
En faisant appel à des Commissions Citoyennes Ethiques, composées de jurés tirés au sort et réunis par visioconférence après avoir été informés de toutes les opinions par les représentants des différents partis et de plus éclairés par des experts reconnus. Pour en finir avec les idéologues toxiques et leur pensée binaire (tout est ou noir ou bien blanc sans aucune nuance de gris), les jugés tirés au sort devraient faire un exercice préalable en cherchant dans les diverses opinions qui leur sont proposées ce qui leur semble exact et ce qui leur semble inexact, ce qui leur semble positif et ce qui leur semble négatif sans exclusive. Un moyen d’accéder à la compréhension de la complexité des réalités réelles. Autant la contestation, avec ses cortèges de manifestants, pouvait être considérée comme légitime avant le vote par 49.3, pour améliorer le texte de loi, même si elle n'était pas toujours réaliste, après le vote de pousser le peuple à l'insurrection n'est plus du tout légitime, dramatique pour l'image de la France et pourrait être assimilé à faire l'apologie de la délinquance.

Ci-dessous une analyse de Peggy Sastre (Le Point N° 2642 du 23 mars 2023) qui permet d’appréhender la France insurrectionnelle actuelle par le côté démoralisant et agressif de la pensée unique largement diffusée par des idéologues toxiques incapables de compromis.

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Restaurer l'autorité de l'Etat, c'est indispensable, surtout si cette autorité devait être fondée sur ce nouveau système de démocratie qu'il est urgent de créer, avec des solutions prises en commun dans la sérénité et le respect, par des groupes de citoyens désignés par tirage au sort : un vrai service civique national, enfin... 
(Ceux qui pensent qu'on a tout essayé pour gouverner la France ont donc tort.)

Car le désastre ci-dessous aurait-il pu avoir lieu si l'on avait consulté des Français tirés au sort, représentant la diversité de la population sous forme groupes de jurés qui débatraient sereinement pour analyser et peser les diverses propositions contradictoires qui leur seraient soumises ?

Pas de démocratie sans classe moyenne

PAR PIERRE VERMEREN    Il a notamment écrit La France qui déclasse (Tallandier)

Abandon. Pour l'historien, la désindustrialisation a appauvri les Français et discrédité la politique.

La grande dépression française n'est pas qu'une affaire de psychologie et de nostalgie pour la grande nation. Elle touche le pacte républicain au cœur, dans sa double composante politique et socio-économique. La république fut une promesse d'égalité politique et d'ascension sociale. Le XIXe siècle a construit la première, l'après-guerre la seconde. La grande croissance nous a fait passer d'une société de notables (encore 5 % de cadres en 1945 pour 70 % d'ouvriers et de paysans) à une société de consommateurs, appartenant pour 60 % à la classe moyenne: une classe bien logée, bien éduquée, bien soignée et disposant de loisirs. Le passage de 5 à 20 % de cadres consolidait la perspective prochaine de l'ascension sociale. Tout cela a pris fin.
L'effondrement de la classe moyenne, la fin de l'ascenseur social, l'affaissement des grands «services publics» (dont le terme est prohibé à Bruxelles) et la désintégration sociale des classes populaires en sont les symptômes. Que s'est-il passé hors des bienheureuses métropoles, pour 75 % de la population française?
Notre classe dirigeante politique, financière et économique, a brutalement décidé il y a quarante ans de rompre avec le modèle productif qui a fait la fortune et la puissance de la France. Allemands, Suisses, Italiens ou Japonais n'ont pas fait ce choix: il nous appartient. Nous avons opté pour une économie de services, au point d'en devenir le champion européen. Nous sommes à la fois le champion des services aux entreprises, qui font la fortune du CAC40, et celui des services à la personne (économie sociale, tourisme et grande distribution). Nous avons choisi de développer une économie clivée: des cadres (services aux entreprises) et une main-d' œuvre sous ou non qualifiée (d'où le recours à une immigration de masse qui, malgré le chômage de masse, fournit des bras et des consommateurs).
À quoi avons-nous renoncé par ce pacte faustien? Au modèle productif national et à une société de libres producteurs; à une société démocratique structurée par la classe moyenne; à l'indépendance économique et financière; et à une société socialement et spatialement harmonieuse. Comment?
 En renonçant à la production au profit d'une consommation à outrance (car un endettement croissant est nécessaire depuis 1973 pour soutenir notre nouveau modèle économique), nous avons sacrifié notre industrie et notre agriculture. En témoigne - à l'inverse des pays déjà cités - notre abyssal et croissant déficit extérieur. Nous n'avons conservé que le luxe (à forte valeur ajoutée), les industries de défense (pour des raisons stratégiques) et le BTP (car il produit des biens de consommation financés par les banques). Tout le reste a été délocalisé ou presque; on assiste aujourd'hui médusés à la liquidation de ce qui demeurait de l'agriculture française (hors céréales).
En supprimant des millions de producteurs et d'emplois sur le territoire (ouvriers qualifiés, techniciens, cadres et ingénieurs de l'industrie, agriculteurs, etc.), nous avons créé un triple mouvement géographique et social: la polarisation et le regroupement des ingénieurs et des cadres dans une douzaine de métropoles devenues les capitales de la tertiarisation; l'effondrement économique des anciennes régions industrielles et agricoles, vouées à l'appauvrissement et à la désertification si elles ne sont pas des spots touristiques; la dislocation de la classe moyenne, liée au fait que les nouveaux métiers sont polarisés. Fini le petit commerçant indépendant: il faut être cadre commercial, ouvrier de caisse ou manutentionnaire. Fini le petit patron agricole: il faut être camionneur ou acheteur international. Fini le contremaître d'usine: il faut être chef d'agence ou technicien de surface. Trois millions de jeunes âgés de 15 à 30 ans ne sont ni l'un ni l'autre: ils sont des inactifs structurels sans avenir (des NEET). Car l'effondrement de la classe moyenne induit le gonflement d'un étrange lumpenprolétariat de consommateurs sans travail ni activité légale.             
(Le Point n°2642 du 23 mars 2023)

Une Commission Citoyenne éclairée aurait-elle pu proposer une politique aussi stupide ?

Retrouver le vécu d'un entrepreneur victime de cette aberration gouvernementale et administrative (de la page 1 à 118 : reconstruction d'une entreprise régionale de production ; de la page 119 à 168 : destruction par les services de l'Etat) : cliquer Ici
 

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Publié le 23/03/2023 11:28  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
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