Système et Antisystème
Ce billet a été mis à jour le 26 décembre 2018 avec, à la fin, la dénonciation de notre système éducatif par Claire Pollin Présidente de SOS Education.
Le mouvement spontané des gilets jaunes apparaît comme la réaction des 60% de gens ne vivant pas en « métropole » face au parisianisme anti-voitures. On contraint d’abord ces usagers à rouler à 80 km/h sur les routes à deux voies, on leur augmente le coût et les exigences des contrôles techniques, on s’attaque prioritairement à leurs voitures diesel qui constituent la majorité du parc français et enfin la taxe de six centimes sur le carburant semble la goutte qui a fait déborder le vase, d’autant que les prélèvements fiscaux ont beaucoup augmenté au cours des deux précédents quinquennats.
Grâce à Internet et aux réseaux sociaux les gens sont de mieux en mieux informés et ne supportent plus qu’on les méprise comme des enfants ignares. Statistiquement un visiteur sur un site ou un blog génère cinq personnes informées si l’information est positive, et environ quinze personnes si elle est péjorative. Les nombreux internautes et leurs proches savent donc que la France ce n’est que 0,9 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre ; alors que les Etats-Unis plus la Chine plus l’Inde c’est 66%, et que cette énorme pollution provient d’états peu scrupuleux pour qui seules comptent la croissance et le développement. « L’Amérique d’abord ! ».
Par ailleurs tout a été fait en France pour exaspérer la population : la concomitante de la suppression de l’ISF avec la taxation supplémentaire des retraités, l’affaire Benalla, la piscine du Fort de Brégançon, le changement dispendieux de la vaisselle et de la moquette de l’Elysée plus l’installation de Madame Brigitte Macron dans les lieux, pour un coût annuel exorbitant : ce sont de très mauvais signaux adressés à des gens aux fins de mois difficiles qui doivent supporter de plus en plus de contraintes, de règles, de normes, de taxes, etc.
L’extrême violence des casseurs lors des manifestations des gilets jaunes c’est la forme ultime d’un ras-le-bol qui les a conduit à se proclamer « antisystèmes » radicaux. Habituellement les protestataires s’égaillent démocratiquement dans l’abstention ou les partis dits populistes comme « Les Insoumis » de Jean-Luc Mélenchon… sans faire trop de vagues.
Comment les « antisystèmes » perçoivent le « Système » ? Le « Système », pour eux, c’est d’une part, une oligarchie de privilégiés au-dessus des lois (qui bénéficient de dérogations systématiques y compris pour leurs impôts, qu'ils peuvent de surcroît négocier quand ils ont fraudé le fisc) et, d’autre part, un peuple soumis à l’oppression d’une technocratie contraignante et tatillonne et d’une pression fiscale impitoyable et excessive. L’exemple choisi par Gilles Bressière dans la première partie de son essai : « L’horreur judiciaire – Au nom du peuple français » est un choix pertinent parce qu’il accumule tout ce que les « antisystèmes » rejettent. Que peuvent penser ceux qui savent que des promoteurs immobiliers peuvent déroger à la Loi Littoral et au PLU en vigueur, en obtenant des permis de construire, avec l’accord de l’administration, pour édifier d’importantes constructions en bord de mer, alors que des familles modestes se voient, elles, spoliées de leurs droits, même en zones constructibles, si leur projet se heurte, à leur insu, à la convoitise de puissants intérêts financiers ? Quelle peut être l’opinion générale qui se forge quand les administrés découvrent que tous les coups sont permis pour les hauts fonctionnaires qui sont à la manœuvre pour aider leurs riches protégés ? Ces notables qui n’hésitent pas à faire appel à la Justice pour faire condamner un innocent après avoir falsifié les faits pour faire croire aux magistrats que le dossier était incomplet ou que l’engagement des travaux a eu lieu après la promulgation des nouvelles règles d’urbanisme ou en multipliant fictivement par plus de quatre la modeste surface qui a été réellement agrandie, etc. Qu’en pense l’opinion publique ? Surtout si ces falsifications ou ces rétroactivités ont été, en réalité, toutes additionnées ? La contribution intitulée « Rumeur », dans ce blog, des « Fouineurs Ailés » interpelle-t-elle les lecteurs sur ces pratiques administratives qui semblent être légions dans le « Système » ? Sont-ils nombreux à être scandalisés ? Combien sont-ils à penser que ce fonctionnement est effectivement scandaleux et qu’il fait partie de l’ADN du « Système » ?
Certains de ceux qui ont été victimes de ces malversations administratives ou qui en ont été les témoins pour des proches ou des connaissances, doivent-ils se laisser aller à leur violente colère ? Ou bien faire comme nous, qui préférons espérer que notre démocratie puisse évoluer vers plus de justice sous la pression réitérée d’hommes de bonne volonté ? Pour un meilleur projet de société, va-t-on à l’avenir enfin s’appuyer sur ces ouvrages qui sont cités dans l’essai de Gilles Bressière : « Faire » écrit par un ancien Premier Ministre, « L’Etat-voyou » rédigé par deux journalistes, etc. auxquels nous pourrions ajouter « Révolution » d’un certain Emmanuel Macron quand il parle des injustices et qu’il souhaite œuvrer pour plus de justice, au vrai bonheur des Français.
Ce qui semble avoir surpris les médias et le gouvernement c’est bien l’ampleur de la contestation. Les informations ou les pétitions qui circulent sur le Net ont eu probablement plus d’impact que ce que subodoraient nos dirigeants. La foule en colère est peut-être globalement bête mais beaucoup de ceux qui la composent ne le sont pas, ils communiquent entre eux avec un bon sens pertinent et la langue de bois des politiciens n’imprime plus sur eux.
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Michel Onfray, lucide, étudie le phénomène et voudrait éviter les dérives habituelles : Cliquer ICI
Mauvais signaux (suite) : Cliquer Là
Gilles Bressière relève toutefois un bon signal (11 décembre 2018) : cliquer Ici
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Emmanuel Macron : "...Ca coûte un pognon de dingue..." De quoi parlait-il ?
Quelques questions que l'on peut se poser !
- Pourquoi un député au bout de seulement cinq ans de cotisation retraite touche une retraite moyenne de 1 500 €/mois alors qu'un employé pour 42 années de cotisation touchera 896 euros en moyenne ?
- Pourquoi, au bout de deux mandats de six ans chacun, un sénateur peut-il toucher plus de 3 700 € par mois de retraite ?
- Pourquoi la retraite des élus n'est-elle pas prise en compte dans l'écrêtement (8 200 €) des indemnités d'élus.
- Pourquoi une cotisation retraite d'élu rapporte-t-elle en moyenne 6,50 € pour un euro cotisé pendant vingt ans alors qu'un salarié du régime général touche entre 0,87 et 1,57 € pour un euro cotisé pendant quarante-deux ans ?
- Pourquoi un élu peut-il cumuler ses différentes retraites (jusqu'à 5 retraites) ?
- Pourquoi un élu peut-il travailler en touchant sa (ses) retraite(s) d'élu complète(s) sans plafond de montant alors que le citoyen lambda ne peut le faire sans dépasser la valeur de son dernier salaire ?
- Pourquoi les élus ont-ils une retraite par capitalisation et 'interdisent-ils résolument aux « autres » qui n'ont droit qu'à une retraite par répartition ?
- Pourquoi les cotisations retraite des élus peuvent-elles être abondées par les collectivités, ce qui permet à un parlementaire de toucher sa retraite à taux plein avec moins d'annuités de cotisation ?
- Pourquoi une partie de la pension de retraite des parlementaires est-elle insaisissable (même en cas de fraude ou d'amende) ?
- Pourquoi un agent public qui voudrait se présenter à une élection législative ne devrait-il pas démissionner de la fonction publique ? Un salarié le doit, lui, s'il veut travailler ailleurs !
- Pourquoi deux ans d'allocations chômage pour un salarié lambda du régime général et cinq ans pour les députés ? Ceux-ci ont-ils plus de mal à retrouver un travail ?
- Pourquoi les députés qui ne se représentent pas peuvent-ils toucher l'allocation différentielle et dégressive de retour à l'emploi? Un salarié qui démissionne n'a, lui, droit à rien !
- Pourquoi faut-il avoir un casier judiciaire vierge pour entrer dans certaines professions et que ce n'est pas le cas pour être élu
- Pourquoi la fraude dans la déclaration de patrimoine d'un élu ne vaut-elle pas la prison mais seulement 30 000 € d'amende alors que la simple fraude d'un citoyen pour faux et usage de faux d'un document délivré par l'Administration est punissable de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende ?
- Pourquoi un parlementaire (député ou sénateur) touche-t-il une IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) de 5 770 € par mois pour un député et de 6 200 € par mois pour un sénateur, dont l'usage n'est pas contrôlable et pour lequel il n'a de compte à rendre à personne ?
- Pourquoi, durant son mandat, un élu peut-il s'acheter un bien qu'il nomme souvent « permanence »,
le payer à crédit avec l'IRFM, qui est de l'argent public, et le garder ou le vendre pour son bénéfice personnel ?
- Pourquoi les parlementaires cumulards peuvent-ils toucher plusieurs enveloppes de frais de représentation (frais en tant que président d'agglomération, frais en tant que maire, IRFM en tant que député...) ?
- Pourquoi les restaurants trois étoiles (cinq étoiles ?) de l'Assemblée nationale et du Sénat coûtent-ils si peu cher à l'élu ?
- Pourquoi un élu à revenu égal de celui d'un salarié paye-t-il moins d'impôt sur le revenu ?
- Pourquoi parle-t-on toujours de réduire le nombre de fonctionnaires mais jamais celui des parlementaires ?
- Pourquoi les sénateurs se sont-ils versé en 2011, au titre d'un « rattrapage exceptionnel », une prime de 3 531,61 € avant les congés d'été... ?
- Pourquoi aucun chiffre n'existe sur la présence ou non des sénateurs lors des séances au Sénat ??
- Pourquoi la pension de réversion d'un élu décédé est-elle de 66 % sans condition de ressources du survivant alors que celle d'un salarié du privé est de 54 % sous condition de ressources du survivant (aucune réversion au-dessus de 19 614,40 brut annuel !
- Pourquoi la retraite d'un élu est-elle garantie et connue d'avance alors qu'un salarié du régime général n'est sûr de rien ?
- Pourquoi un député peut-il cumuler plusieurs « réserves parlementaires » sans que cela se sache officiellement ?
- Pourquoi l'indemnité de fonction d'un député et son IRFM ne sont-elles pas imposables ?
- Pourquoi un député a-t-il droit au remboursement de frais de taxis parisiens (alors qu'il touche l'IRFM pour ça) ?
- Pourquoi un ancien sénateur ou un ancien député ont-ils droit à la gratuité à vie en première classe SNCF ?
- Pourquoi un ancien sénateur et son conjoint ont-ils le droit du remboursement de la moitié de 12 vols Air France par an et à vie ?
- Pourquoi un sénateur peut-il emprunter jusqu'à 150 000 € à un taux préférentiel ?
- Pourquoi les anciens ministres, leurs conjoints et leurs enfants ont-ils droit à la gratuité à vie des vols Air France et à la gratuité à vie des transports sur le réseau SNCF ?
- Pourquoi y a-t-il dans le service des fraudes un service spécial pour les élus ?
- Pourquoi une fraude d'élu est-elle différente des autres pour bénéficier d'un traitement de faveur ?
- Pourquoi un élu condamné définitivement ne rembourse-t-il pas les frais d'avocat dépensés pour lui par la collectivité ?
Anonyme. Ces informations sont abondamment diffusées sur le Net (ça pourrait malheureusement nourrir le malaise des gilets jaunes).
Commentaire d'Antoine (12 décembre 2018) : "Toutes ces informations qui circulent sur le Net concernant le train de vie de l'Etat, les salaires des hauts fonctionnaires, etc. c'est du pain béni pour les antisystèmes qui pensent que la France est dirigée par une oligarchie mafieuse qui a bien compris ce qui lui est reproché mais qui s'arc-boute sur ses privilèges en essayant de détourner l'attention des administrés par des mesures cosmétiques."
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Commentaire de Réforme de la justice (12 décembre 2018) : 29 ans, 27 condamnations et un massacre... Nos députés sont-ils soucieux de notre sécurité ? Encore un mauvais signal (cf. la pétition ci-dessous qui circule sur le Net) :
"Madame, Monsieur,
Il y a quelques jours, un amendement aurait pu mettre fin à une faille judiciaire gigantesque qui laisse des individus récidivistes en liberté, alors qu’ils ont été condamnés à de la prison ferme à plusieurs reprises…
Cet amendement, déposé dans le cadre de la réforme de la Justice qui est actuellement examinée par les Parlementaires, exigeait qu’un individu condamné à trois reprises à de la prison, soit réellement incarcéré, afin de protéger la population face aux criminels récidivistes les plus dangereux, et d’éviter que des drames se produisent…
Cette mesure était une véritable bouffée d’espoir pour les nombreuses familles de victimes de criminels récidivistes…
Et pourtant, les députés ont voté contre cet amendement…
Oui vous avez bien lu : alors qu’ils sont censés défendre et protéger les citoyens, les parlementaires ont littéralement balayé d’un revers de main cette mesure de justice et de bon sens, qui aurait permis d’en finir avec l’impunité des plus dangereux délinquants… et d’épargner des innocents.
C’est insupportable !"
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Commentaire de Benoît sur la justice des riches (par Monique Pinçon-Charlot) (14 décembre 2018) : cliquer Ici
Bercy bien ! : Information qui circule sur le Net (22 décembre 2018) : cliquer Là
Commentaire d'Antoine (22 décembre 2018) : Le consentement à l'impôt serait plus facile à obtenir si l'argent du contribuable était mieux dépensé. La suggestion de Gilles Bressières de former des 'Commissions éthiques', avec des jurés tirés au sort à partir des listes électorales, pourraient s'appliquer aussi au contrôle par les citoyens du fonctionnement des hauts fonctionnaires dont les abus seraient enfin sanctionnés.
Le coup de gueule d'Etienne Chouard (22 décembre 2018) : cliquer Ici
Encore un bon exemple qui circule sur le net (23 décembre 2018) :
"Madame Grabar-Kitarovic, la femme présidente de la Croatie ne cesse de s'afficher en première fan de son équipe nationale de football.
Beaucoup l'ont découverte à la finale de la coupe du monde 2018 à Moscou, le 15 juillet dernier.
Elue présidente de Croatie en 2015, elle a, en seulement 3 ans, GAGNE LE RESPECT du monde entier ..........
1. A vendu l'avion présidentiel.
2. A vendu les 35 Mercedes Benz qui étaient attribuées aux ministres et autres fonctionnaires et a restitué l'argent aux caisses de l'état.
3. A baissé son salaire et celui des ministres de moitié.
4. Les dépenses et le salaire des ambassadeurs et des consuls ont baissé à 60 %.
5. A augmenté le salaire minimum pour le secteur privé.
6. A éliminé la retraite pour les sénateurs et les membres du congrès.
7. Elle parle 7 langues, a une profession et vit la vie de tous les jours comme une citoyenne de plus...
Il nous faudrait LA MEME pour notre Pays, la France ! alors ce serait bien que cette information soit TRANSFEREE au maximum, et parvienne à tous nos politiciens, ministres, sénateurs, hauts fonctionnaires, ..... et le président aussi, SURTOUT ! Et s'il savait que beaucoup de Français sont bien au courant de cet exemple, il se sentirait OBLIGE de faire ENFIN des réformes comparables..."
Dénonciation de notre système éducatif par Claire Pollin Présidente de SOS Education (26 décembre 2018) : Cliquer Ici
Irresponsables
Irresponsables : C'est ainsi qu'Edouard Philippe qualifiait les gilets jaunes il y a peu. Certes on ne peut cautionner les actions de vandalisme de ces derniers samedis. Cependant on peut s'interroger sur l'amalgame entre casseurs (soit disant bien identifiés par la police mais toujours en liberté) et manifestants qui représentent bien plus que ce que certains voudraient faire croire. Interrogé sur l'augmentation du SMIC au 1er janvier 2019, le Premier ministre déclarait : Il n'y aura aucun coup de pouce, cela nuirait à la compétitivité !
Alors, qui est irresponsable ?
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Pétition lancée sur le Net par Gilles (5 décembre 2018) : Pour une vraie baisse des dépenses de l’Etat.
" Madame, Monsieur,
Les hausses d’impôt ne sont pas près de s’arrêter…
Le projet de loi de finances pour 2019 est en train d'être discuté en ce moment à l'Assemblée nationale et au Sénat. Et une fois de plus, l'an prochain, l'Etat dépensera plus que prévu :
La dépense publique va encore augmenter de 25 milliards d'euros supplémentaires...et surtout, le déficit public atteindra 2,8 % du PIB, soit 98,7 milliards d’euros, contre 81,3 milliards cette année !
Quand on pense que le président nous avait promis, avant son élection, de réaliser 60 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat... On en est bien loin.
Le pire, c'est que pour masquer son incapacité à prendre de vraies mesures pour réduire drastiquement les dépenses publiques, le gouvernement camoufle l'augmentation du déficit derrière ce qu'il appelle des "dépenses exceptionnelles", comme la mise en place du prélèvement à la source...alors que c'est une mesure que le gouvernement a lui-même imposée aux Français !
Cette incapacité chronique à bien gérer nos finances publiques est insupportable !
Rendez-vous compte : depuis ce 15 novembre, l'Etat français vit à crédit. Et, selon une étude de l'institut économique Molinari, en Europe, seules la Pologne et la Roumanie sont plus mal mauvais élèves que la France en matière de déficit !!!
Plus grave encore, le classement de la France n'a pas arrêté de s'aggraver ces dernières années, en passant en 20 ans de la 14e à la 24e place. « La persistance de déficits publics et la dégradation de la position française par rapport au reste de l'UE sont avant tout liées à la hausse des dépenses publiques et l'incapacité à les résorber en période de reprise économique » constate d’ailleurs l’institut Molinari.
Au total, sur les 31 postes budgétaires différents détaillés dans le Projet de loi de finances, seuls 10 sont en baisse, et d'autres connaissent de fortes hausses (le poste "Immigration, asile et intégration" qui augmente de 14,5 %, ou encore le poste "Solidarité, insertion et égalité des chances", pour financer notamment le ministère de Marlène Schiappa, avec + 7% de hausse soit 1,34 milliard d'euros en plus).
Oui, la même Marlène Schiappa qui a été pointée du doigt après que les hausses parfois faramineuses des rémunérations des membres des cabinets ministériels, publiées en marge du projet de loi de Finances ont fait polémique dans la presse ces derniers jours...
...et qui n'a rien trouvé de mieux, pour se justifier, que de répondre « j’ai des conseillers qui ont été augmenté de 10 à 15 % mais cela ne me paraît pas déraisonnable après 18 mois de travail d’arrache-pied. »
Mais dans quel monde vit-elle ?
Cette gabegie incessante, financée par nos impôts en perpétuelle augmentation, ne peut plus durer ! "
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Contribution de Benoît (5 décembre 2018) : Un moratoire ? Cliquer ICI
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Gilles Boutiron résume la situation actuelle : "Ils se foutent vraiment du monde ! " (cf. fin du billet précédent)
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Franz-Olivier Giesbert développe cela, élégamment, dans son éditorial de l'hebdomadaire 'Le Point' (N° 2414 du 6 décembre 2018) :
«Sire, c'est une révolution...»
Le moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants sauvera-t-il M. Macron? Le président finira-t-il son mandat ? Ce sont des questions légitimes après l'apocalypse qu'a vécue le pays, samedi dernier, sur fond de guérilla urbaine. Pour sa première grande épreuve, celle des gilets jaunes, force est de constater que le président n'a pas été à la hauteur.
Dès le début de la contestation, le chef de l'Etat a assuré, jugulaire au menton, qu'il garderait le cap. Un peu d'expérience et de jugeote lui auraient appris que, dans un conflit, il vaut toujours mieux embrouiller, laisser une porte ouverte, surtout quand on est confronté à un mouvement de ce type, attrape-tout, surgi de nulle part, qui fédère des colères de toutes sortes.
La triangulation, méthode qui consiste à reprendre les idées de l'adversaire pour l'asphyxier, est pourtant l'une des grandes spécialités de M. Macron. Il y a excellé avec la droite et la gauche, qu'il a débauchées, asséchées. Que ne l'a-t-il pratiquée avec les gilets jaunes en saisissant tout de suite au vol la proposition de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, d'organiser avec les syndicats, les associations, les contestataires un vaste débat national autour du pacte social et de la transition écologique!
Le refus du pouvoir aura été plus qu'une erreur: une faute. M. Macron aurait trouvé là l'occasion de remettre en question le soi-disant «modèle français », construction démente qui ne tient plus debout et qu'il faut d'urgence réformer de fond en comble. Notre tragédie se résume en trois chiffres qu'il est bon de méditer ces temps-ci: nos dépenses publiques s'élèvent à 56,5 % du PIB, huit points de plus que la moyenne européenne; les prélèvements obligatoires culminent à 48,4 %, record d'Europe (source Eurostat); l'endettement se chiffre à près de 100 %.
S'il y avait un prix de la plus mauvaise gestion du monde, la France concourrait dans les premières places. Plus elle dépense, plus elle fiscalise, moins ça marche. Son prétendu modèle est un gruyère mangé par le gaspillage, l'absentéisme, la fraude fiscale, l'idéologie antitravail. C'est seulement à partir du 27 juillet que les Français commencent à travailler pour eux. Avant, c'était pour l'Etat. Sans oublier que ce dernier est obligé, ses recettes ne couvrant plus ses dépenses, de vivre à crédit à partir du 15 novembre!
Pire, ce modèle, célébré par tous les bien-pensants, ne cesse de fabriquer de l'inégalité au nom de l'égalité. Non seulement les Français n'en ont pas pour leur argent, si l'on en juge par l'état lamentable de certains services publics, mais en plus les classes moyennes et populaires portent une partie non négligeable du fardeau. Quel est le cerveau cynique ou débile qui a imaginé de les racketter en augmentant encore la taxe sur les carburants?
Il fallait être bien déconnecté des réalités de la France d'en bas pour ne pas comprendre le sentiment d'injustice qu'éprouvaient les «gens de peu» de la «France périphérique». Comme l'a révélé le mensuel Capital, un employé moyen qui habite en région et est condamné à aller travailler en voiture verse plus de taxes sur les carburants que d'impôts sur le revenu. Pourquoi serait-il la première victime de la fiscalité dite écologique sur les carburants, dont plus de 80 % servent à renflouer les caisses de l'Etat et des collectivités?
« Salauds de pauvres! » comme disait notre cher Marcel Aymé, qui, lui, plaisantait. Encloué dans son parisianisme hors-sol et ses lubies jupitériennes, M. Macron a tout de suite pris l'affaire des gilets jaunes de haut, comme si c'était une énième grève de la CGT, syndicat à la rue, c'est le cas de le dire. Grisé par sa victoire par KO sur la réforme de la SNCF, il a misé sur le pourrissement, les violences urbaines. Il n'a simplement pas compris que ce conflit avait une dimension sociologique, j'allais dire existentielle. Il s'est comporté comme un vieux politicien du monde d'avant.
Sans doute M. Macron a-t-il trop lu ce grand classique, «L'Ancien Régime et la Révolution» d'Alexis de Tocqueville, qui montre que Louis XVI a précipité la Révolution à force de reculades. Mais il aurait été bien inspiré de lire aussi le lumineux récit de la Révolution française, morceau de bravoure d'un extraordinaire livre d'histoire (1). Hippolyte Taine y raconte les jours qui précèdent le 14 juillet 1789 quand, après avoir envahi Paris, font corps «affamés, bandits et patriotes» et que «la misère, le crime et l'esprit public s'assemblent pour fournir une insurrection toujours prête aux agitateurs qui voudront la lancer».
Ces temps-ci, c'était le retour des sans-culottes. Comme aurait dit Churchill, il a certes fallu du courage pour tenir debout face à eux. Mais, après avoir lâché du lest, il en faudra encore plus pour s'asseoir, écouter, parler.
(1) « Les origines de la France contemporaine » (Robert Laffont, collection «Bouquins» ).
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Quand Macron était un gilet jaune…
Prémonitoire. Il y a deux ans, le candidat publiait un livre programme au titre audacieux : « Révolution ». Relecture.
(...) « Révolte». Le président n'a pas attendu la crise des gilets jaunes pour savoir combien cette France souffre de la désertification des services publics. Un mal, inscrit dans l'agenda des concertations, qu'il souhaite désormais traiter par l'investissement. «Cette France périphérique manque souvent d'équipements publics de base, de moyens de transport, de crèches, de lieux culturels. Les conditions d'existence peuvent y être de piètre qualité, insiste-t-il. On connaît le problème que posent certaines zones pavillonnaires aujourd'hui très dégradées, ou ces zones dans lesquelles les maisons s'entremêlent avec les entrepôts et les petites entreprises.» Des propos dignes de ceux inscrits sur les cahiers de doléances. S'il prône la baisse des dépenses publiques, il affirme vouloir tenir compte «des impératifs de justice». Ce mot, «justice», apparaît sept fois dans son essai. Il prône également l'« émancipation» par le travail, gage, selon lui, de «liberté» et de «mobilité» sociale.
En outre - donnée fondamentale pour qui ne veut pas raviver une lutte des classes -, la révolution qu'il appelait de ses vœux devait prendre en compte l'extrême sensibilité des Français devant ce qu'ils considèrent, à tort ou à raison, comme une injustice: «Avec Internet, désormais, tout le monde voit tout, commente tout, se compare avec le reste de la planète, écrit-il. Cela donne le sentiment libérateur que tout est possible. Cela nourrit en même temps les névroses et révèle avec cruauté les injustices sociales, les différences de niveau de vie. Cela montre aux plus pauvres le style de vie des plus riches, ce qui peut nourrir la frustration, voire la révolte.» Que le président relise, et vite, le candidat. (Le Point N° 2414 du 6 décembre 2018)
Comment survivre dans un environnement hostile
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