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Archives 01/2023
Justice en roue libre  -  par ReformedelaJustice

Justice en roue libre

Nicolas Bastuck (Le Point n° 2634 du 26 janvier 2023) :

La légèreté avec laquelle la justice a suivi William Malet, 69 ans, avant qu'il n'attaque le centre culturel kurde Ahmet-Kaya, assassinant trois personnes, le 23 décembre à Paris, est proprement insensée. La première condamnation de ce cheminot retraité remonte au 29 juin 2017. Jugé pour «port d'arme prohibé», le tribunal correctionnel de Bobigny lui avait infligé la peine de six mois de prison avec sursis, avec interdiction de détenir un calibre durant cinq ans. William Malet n'ayant pas daigné se présenter, ses juges l'ont condamné en son absence. Comme une enquête du Point* l'a montré, cette décision ne lui sera signifiée que quatre ans plus tard, le 27 avril 2021, par voie d'huissier. Elle n'a pas été transmise aux services du casier judiciaire, ni au Fichier national des interdits d'acquisition et de détention d'armes (Finiada), géré par le ministère de l'Intérieur et accessible aux services de police, armuriers et fédérations de tir. En toute impunité, Malet a pu continuer ainsi à s'adonner aux joies de la gâchette, dans deux clubs de Paris et Versailles.
Il n'est pas sûr que son inscription au Finiada aurait calmé sa violence, mais le peu de cas que l'institution judiciaire fait parfois de ses décisions en dit long sur le mal qui la ronge. Aux audiences de comparutions immédiates, où les délinquants sont jugés à la chaîne, les prévenus semblent parfois découvrir, à la lecture de leur casier, les peines avec sursis qui leur ont été infligées avant qu'ils ne récidivent. Comment leur reprocher de mépriser ces avertissements, quand les tribunaux eux-mêmes semblent prendre leurs jugements par-dessus la jambe, au point de mettre quatre ans à les notifier? Interrogé sur ces manquements, le parquet de Bobigny a évoqué des «retards dans la chaîne pénale liés au problème d'effectifs et à la masse des dossiers ». Entre Courteline et Kafka, on ne sait trop où situer pareille incurie...
Rémy Heitz, procureur général à la cour d'appel de Paris, n'a pas tort quand il indique (au Monde, le 4 janvier) qu' «il est toujours difficile de relire des faits a posteriori». Cet exercice peut conduire au populisme pénal et à la démagogie. Seulement voilà: la justice a récidivé, avec William Malet. Un an avant de s'en prendre à la communauté kurde, il avait attaqué au sabre un camp de migrants, le 8 décembre 2021, à Paris. Lacérant plusieurs tentes à l'aveugle, il avait blessé ensuite un mineur et un adulte. Mais il n'avait pas l'intention de les tuer, peut-être voulait-il leur faire peur, voire un peu mal... Telle fut, en tout cas, l'analyse du procureur, qui disqualifia les faits en «violences racistes avec arme », écartant la tentative de meurtre. Tout est question d'appréciation, mais il y a tout de même un petit souci: la «correctionnalisation» de cette affaire limita sa détention provisoire à un an - trois ans auraient été possibles avec une qualification criminelle. Ainsi, William Malet fut remis dehors le 12 décembre 2022.
Onze jours plus tard, il semait la mort rue d'Enghien, armé de son Colt45. Cette attaque n'a pas reçu la qualification terroriste que la communauté kurde attendait. « Un tel acte peut troubler gravement l'ordre public, sans que l'intention de l'auteur soit nécessairement de terroriser ou d'intimider», a justifié le parquet antiterroriste.
Reprenons: Malet a été interdit d'armes, mais il ne l'a appris que quatre ans plus tard, et le fichier de police n'en a jamais rien su. En fonçant sabre au clair sur un camp de migrants, il ne voulait tuer personne et, en mitraillant un centre communautaire, son «intention» n'était pas de terroriser qui que ce soit. Alors, une question nous vient: maintenant qu'ils ont obtenu d'importants moyens (7,5 milliards de plus en cinq ans), les juges vont-ils enfin se décider à mettre un peu de responsabilité dans la gestion de cette «chaîne pénale» que plus personne ne semble contrôler ? Vont -ils se résoudre à rendre la justice, plutôt que des jugements vains, sans suivi ni lendemain?

* Publiée sur lepoint.fr le 20 janvier.

Des jurés, vous dis-je... Des jurés sans tarder !

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Des Commissions Ethiques vous dis-je... Des Commissions Ethiques sans tarder !

Une société dont l'administration et la justice ne sont pas fiables, dont la majorité des citoyens ignorent tout des lois économiques et sont soumis au matraquage des mensonges proférés par des politiciens et des syndicats sans scrupules, risque des lendemains qui déchantent très gravement.

François Guinot a écrit dans "La puissance et la peur" aux éditions du cerf page 403 : "L'allongement du temps de travail et la réduction du nombre des chômeurs sont deux leviers évidents pour accroître le nombre des actifs. Comment depuis tant de temps, gaspiller en France tant d'énergies et organiser tant de vaines concertations autour du vrai problème du financement des retraites pour bricoler de fausses solutions ? Chacun des acteurs dans ces absurdes jeux de rôle sait qu'in fine, la contribution des actifs devra supporter le coût croissant des dépendants."

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(Où l'on voit que François Hollande, après avoir flingué le nucléaire, flingué la justice en l'utilisant pour abattre ses adversaires politiques de droite et en supprimant à son arrivée l'introduction de jurés dans deux Cours correctionnelles expérimentales, de bonne augure, qu'avaient mis en place François Fillon et Nicolas Sarkozy, flingué la gauche au profit de l'extrême gauche, il a aussi flingué la natalité en mettant fin à l'universalité des allocations familiales !...)

Un seul remède : remplacer le monopole des incompétents et des menteurs par une société éclairée où le pouvoir appartiendrait à des commissions citoyennes composées par des membres tirés au sort, afin de répondre chacune à un problème particulier. Toutes les informations, y compris contradictoires, leur seraient fournies par des représentants des diverses opinions. On pourrait même leur proposer une mini-formation consensuelle en économie si le sujet qui doit être traité comportait un volet financier. Objectif : des citoyens plus impliqués dans la vie publique bénéficiant d'une expérience de créativité en commun, vécue sur une courte période, avec des débats enrichissants et respectueux c'est à dire fortement incités à être conviviaux. 

Au palmarès des menteurs figure  notre Garde des Sceaux :

Benjamin Fiorini : «Le ministre ment quand il affirme le contraire. Ou alors il n'a jamais lu le rapport, mais j'en doute. C'est sûrement une position compliquée pour lui. Quand il était avocat, il a ardemment ferraillé contre cette réforme. Puis il a milité pour, une fois nommé garde des Sceaux. Il est difficile pour lui de se déjuger et d'admettre que c'est un échec» 

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C'est bien une dépossession démocratique majeure alors les jurys populaires avec des jurés tirés au sort devraient être l'avenir d'une démocratie éclairée.

Commentaire d'Aurélie (27 janvier 2023) : Je doute qu'il soit facile de réformer la France, les menteurs incompétents vont s'accrocher pas tous les moyens à leurs pouvoirs.

Publié le 26/01/2023 15:14  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
Croyances et réalité  -  par GillesBressiere

Croyances et réalité

En lisant le livre « 100% Français » de Jérôme DUHAMEL (Avec 125 dessins de Wolinski) on découvre que 20% des Français croient que le soleil tourne autour de la Terre.
A l’époque de Galilée c’était 100% des Français qui croyaient que le soleil tournait autour de la terre, mais pas lui, qui s’est prudemment rétracté, ni Giordano Bruno qui a été brûlé vif sur un bûcher pour avoir affirmé publiquement que la Terre tournait autour du soleil. Qui avait raison ?

Un sondage réalisé par ODOXA pour l’hebdomadaire Challenges montre aujourd’hui que 80% des Français croient qu’une réforme qui repousserait à 64 ans l’âge légal du départ à la retraite est inutile. Ce n’est pas l’avis de 16% de Français dont Elisabeth Borne et Emmanuel Macron. Qui a raison ? 

Combien des 80% de Français qui refusent la réforme savent ou comprennent qu'il y a de moins en moins de cotisants et de plus en plus de retraités et que pour équilibrer les retraites il y a trois leviers ? :
- Soit on augmente les cotisations (au risque de perdre de la compétitivité ou du pouvoir d'achat ou les deux).
- Soit on baisse le montant des pensions (avec une perte de pouvoir d'achat).
- Soit on augmente la durée des cotisations (il faut travailler plus longtemps).

Il est hautement probable que des commissions citoyennes composées de jurés tirés au sort, qui seraient informés de tous les paramètres concernant les retraites ainsi que des différents points de vue contradictoires, aboutiraient, suite à leurs débats par visioconférences, à des propositions pertinentes bien éloignées de l'immobilisme prôné par les opposants systématiques avec leurs vociférations désinformées et moutonnières .

Franz-Olivier Giesbert (dans Le Point n°2633 du 19 janvier 2023) :

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Les vraies raisons de la colère

  Que 80% des Français s’opposent à une réforme évidemment nécessaire ce n’est pas seulement par manque d’informations, ils expriment en réalité un profond malaise. 
 Quand Georges Pompidou disait à Jacques Chirac « Cessez d’emmerder les Français. » il avait totalement raison, malheureusement cela n’a pas été appliqué, bien au contraire. Car la sur-administration de notre pays reste seulement préoccupée à régenter, à contrôler et à sévir plutôt que de servir les administrés. Deux exemples parmi tant d’autres :
 La santé publique est écrasée par la lourdeur du service administratif (34% du budget) dont l’inefficacité n’est plus à démontrer tellement cette institution est au bord de l’apoplexie.
  Plutôt que d’améliorer la voirie et d’adapter la signalisation à la vraie réalité des routes et autoroutes, les gouvernements successifs ont préféré racketter les automobilistes en installant des radars, y compris embarqués et confiés à des entreprises privées, tout en abaissant la vitesse permise pour en accroître la rentabilité.
  Etc.
  L’opacité et l’arbitraire achèvent ce sombre tableau.
  Exemple d’opacité : la dernière décision gouvernementale de planquer les performances des hôpitaux dont les données étaient accessibles en toute transparence jusqu’en 2021. On prive les citoyens d’informations afin de perpétuer une mauvaise tambouille entre soi.
 Exemple d’arbitraire : l’administration accorde des permis de construire à des privilégiés dans des zones inconstructibles et refuse simultanément le droit de construire à des propriétaires sans importance dans des zones pourtant constructibles.
  Etc.

  Que 80% des Français se révoltent contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement, ils ne sont pas forcément idiots ou mal informés, mais c’est leur forme d’exutoire contre cette injustice ordinaire prégnante et contre toutes ces contraintes excessives subies.
  Trop de taxes et d’impôts d’un gouvernement qui ne veut pas maîtriser ses dépenses, trop de sanctions abusives voire injustes expliquent notre climat insurrectionnel.  

   Perte de pouvoir d’achat, perte de considération, les gens ordinaires sont excédés et le font savoir à leur façon, il faudrait donc changer de gouvernance au profit d’une vraie démocratie éclairée et surtout ne pas se jeter dans les bras de populistes trompeurs de droite comme de gauche qui ne feraient qu'empirer les choses.

  De plus, quand les décisions, qui peuvent parfois être arbitraires, sont prises par des apparatchiks il y a risque de corruption. Quand elles sont prises par des jurés dispersés, réunis par visioconférences et à qui l’on préserve l’anonymat, les corrupteurs ne pouvant pas les joindre il n’y a plus de risque de corruption. Le scandale qui éclabousse l’administration européenne, avec la corruption d'eurodéputés  par le Qatar, ne pourrait presque plus avoir lieu si celles et ceux dont les propositions douteuses semblent sous influence, pouvaient être contrôlés par des Commissions Ethiques Citoyennes.  

François Guinot, Président honoraire de l’Académie des technologies, ancien PDG de Rhône Poulenc Chimie, a mis en préface de son livre « La puissance et la peur – La civilisation européenne : un renouveau est-il encore possible » cette citation de René Grousset (Bilan de l'histoire 1946) :
«Aucune civilisation n'est détruite du dehors sans s'être d'abord ruinée elle-même, aucun empire n'est conquis de l'extérieur qu'il ne se soit préalablement suicidé. Une société, une civilisation se détruisent de leurs propres mains quand elles ont cessé de comprendre leurs raisons d'être, quand l'idée dominante autour de laquelle elles s'étaient organisées leur est devenue comme étrangère ».

Publié le 19/01/2023 19:12  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut

A quand une gouvernance éclairée ?

L’immobilisme est toujours en marche dans notre pays abreuvé à la pensée magique ou au pseudo-marxisme.

Concernant la bataille des retraites il est clair que le gouvernement Macron-Borne risque de devoir battre en retraite.
Un seul remède : former des commissions citoyennes sur ce sujet pour chercher la meilleure solution puis en faire de la pédagogie aux Français

Franz-Olivier Giesbert (Le Point n°2632 du 12 janvier 2023) :

"Allez, encore une cuillerée, ça ira mieux... Si notre État-providence est tombé si bas, c'est qu'il n'est pas assez nourri: telle est la rumeur qui monte dans le pays, et Macron, père Noël tous les jours de l'année, le fait accroire en continuant à faire des promesses tous azimuts. N'est-il pas temps de se demander pourquoi la France est le pays du monde qui dépense le plus pour ses hôpitaux en ayant moins de lits que l'Allemagne? La bureaucratisation et la paperasserie sont les deux mamelles de tous nos maux. En multipliant les canaux de dérivation, elles contribuent au coulage dans des services publics gavés de subventions, qui se dégradent à grande vitesse. Et il faudrait encore remettre des pièces dans la machine!"

La naïveté d'une majorité de Français est consternante.

Cette naïveté est répandue, pour les jeunes collégiens, par la propagande d'un nombre conséquent d'enseignants farouchement politisés et, plus tard, pour les plus âgés, par des syndicats tout aussi engagés politiquement, matraquant les esprits avec leur culture du conflit et de l'irresponsabilité. De plus l'absence d'un enseignement des rudiments de l'économie favorise la croyance en "l'argent magique", argent dont l'abondance, selon ces idéologues, serait censée créer de la richesse. La dette de l'Etat ? Bagatelle !...

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Ghislaine Ottenheimer (Challenges n°769 du 12 janvier 2023 :

La bataille des retraites

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Si des Commissions Citoyennes planchaient sur la réforme des retraites...

Toutes les parties leur exposeraient leurs positions sur ce sujet : économistes, syndicats, partis politiques, etc. Cette réforme serait confiée à une dizaine de commissions avec des jurés tirés au sort et réunis par visioconférence. Si toutes ces commissions citoyennes, indépendantes les unes des autres, parvenaient à un choix unanime cela devrait avoir force de loi et avec, en suivant, une pédagogie en appui pour convaincre une majorité de Français. S'il y avait des propositions divergentes, le choix final pourrait faire l'objet d'un débat parlementaire ou même d'un referendum mais limité aux solutions concoctées par les différents jurys (pas de refus possible).

Autre sujet :

Le triomphe de l'obscurantisme

Il y a tellement pire qu'une démocratie même imparfaite : c'est quand la gouvernance d'un Etat est résolument obscurantiste. Pourtant certains ou certaines, religieusement très engagés, de plus en plus nombreux, voudraient nous imposer cela en France…  

Une théocratie, c’est le lieu sinistré où, au nom d’un dieu, ceux qui gouvernent deviennent des dieux, donnent la vie, l'ôtent, l'arrachent ou la torturent. Cortège effrayant d'oppressions, d'exactions et de crimes pour écraser le moindre délit d’opinion.

Kamel Daoud (Le Point n°2632 du 12 janvier 2023) :

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Là encore des commissions citoyennes pourraient statuer :

Comment organiser l'islam de France, un islam respectueux des lois de la République et tolérant ?

Les jurés écouteraient les différents points de vue, y compris celui des islamistes radicaux, tout en étant prévenus que ceux-ci le présenteraient avec la 'takiya' (la dissimulation de leurs arrières pensées ou de leurs buts véritables par des mensonges). Une unanimité des conclusions de ces commissions citoyennes, là aussi, devrait avoir force de loi et s'appliquer sans délai.

Publié le 12/01/2023 19:16  - aucun commentaire - aucun commentaire - Voir? Ajouter le vôtre ?   Haut
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