L'agonie de l'État de droit - par ReformedelaJustice
L’agonie de l’État de droit
Quand la Justice n’applique plus les lois votées par les parlementaires et préfère légiférer elle-même pour aboutir à se montrer complice des délinquants, indifférente aux victimes et féroce avec les innocents ; quand la police ne reçoit plus aucun soutient des magistrats ni même des politiques (sauf dans la posture) : c’est l’agonie de l’État de droit…
Quel(le) candidat(e) à la présidence de la République a mis à son programme une vraie et importante réforme de la justice qui réponde aux exigences de cette tragique situation ? Augmenter le nombre de policiers (à envoyer au massacre) ? Construire des prisons (fonctionnelles dans sept ou huit ans) ? Donner des moyens supplémentaires à la justice (sans en changer le fonctionnement inapproprié actuel) ?
Ne laissons pas les juges confisquer la démocratie
Étienne Gernelle (‘Le Point’ n° 2562 du 16 septembre 2021)
La mise en examen d'Agnès Buzyn par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République pour «mise en danger de la vie d'autrui» est consternante. Non pas que les décisions de l'ex-ministre de la Santé soient exemptes de tout reproche, mais ce n'est pas aux magistrats d'exercer ce contrôle: c'est au Parlement et, en dernier ressort, aux électeurs! Confondant les fautes individuelles, qui seules sont de sa compétence, avec les choix gouvernementaux, les magistrats de la Cour, sous la férule de François Molins (procureur général près la Cour de cassation), s'érigent en juges des politiques publiques et s'essuient ostensiblement les pieds sur la séparation des pouvoirs. Il faut par ailleurs avoir l'hubris gonflée comme un zeppelin pour perquisitionner, comme ils le firent en octobre 2020, en pleine deuxième vague du Covid, les domiciles d'Agnès Buzyn, d'Olivier Véran et d'Edouard Philippe, qui avaient mieux à faire. Comment gouverner dans la crainte de voir son nom affiché sur un nouveau «mur des cons» et de devoir rendre des comptes à ces redresseurs de torts autoproclamés? La lâcheté et la volonté de couvrir ses arrières, qui sont déjà des réflexes répandus, risquent de devenir une règle absolue. A ce rythme, il faudra songer à graver sur le frontispice des ministères cette formule de Jules Renard: «N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir.»
Vincent Beaufils (Challenges n° 710 du 16 septembre 2021) :
« (…) La Cour de justice de la République a bien sûr sa place pour juger des actes de corruption ou de trafic d’influence des membres du gouvernement. Mais ce n’est pas à elle de juger des choix politiques qui sont de la responsabilité de l’exécutif. C’est même un forme d’abus de pouvoir (…) »
C’est bien l’agonie de l’ État de droit…
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