Citoyens ou administrés ? - par reformedelajustice
Citoyens ou administrés ?
Dans la Grèce antique le citoyen participait au fonctionnement de la cité. Les dirigeants étaient choisis par tirage au sort pour des mandats non renouvelables. Dans les pays du nord de l’Europe les administrés remercient leurs fonctionnaires pour le service qu’ils leur apportent. En France, comme en Italie, l’administré se sent écrasé par des fonctionnaires au service… des fonctionnaires ou d’intérêts occultes. L’arbitraire pollue le service public.
Dans le dernier billet « La République est-elle en danger », on cite ma contribution du 18 septembre 2017 intitulée « La banalité du mal » où, au paragraphe « A quand le jour où les administrations seront au service des citoyens… ? », parmi les nombreuses exactions administratives j’ai écrit : « Une personne en état de faiblesse qui ne touche plus ses prestations sociales à cause d’un bureaucrate tatillon : c’est une torture. » La réalité est bien pire ! A la date où j’envoie ce billet, soit dix mois plus tard, voici un des exemples de personne, en état de faiblesse, qui a motivé cette réflexion : un handicapé qui continue d’être torturé par la CAF (Caisse d’allocations Familiales) depuis juillet 2017. C’est un locataire qui a du mal à payer son loyer parce qu’il ne reçoit plus les APL pour avoir mal rempli un document administratif. C’est un grand malade qui est constamment sous oxygène et dont les déplacements sont difficiles. Il fait de nombreux séjours à l’hôpital et a beaucoup de mal à faire les formalités réclamées de manière ambiguë par cette administration qui fait la sourde oreille à ses réclamations. Elle demande indûment des pièces qu’elle a déjà reçues. Toutes les astuces dilatoires sont utilisées pour ne pas régler les prestations sociales dues à ce malade reconnu handicapé. Le constat de sa détresse prolongée laisse la CAF de marbre.
Est-il demandé à la CAF de faire des économies ? Les pauvres à secourir sont très nombreux et les gruger en nombre allègerait-il de façon substantielle le budget de l’Etat ? Cet Etat qui est lourdement endetté et qui doit encore emprunter pour financer sa politique sociale. Des fonctionnaires semblent donc davantage se préoccuper des finances publiques plutôt que d’être au service d’ayant-droits, cela en se retranchant derrière des exigences plus ou moins fallacieuses.
Une commission citoyenne laisserait-elle un malade si longtemps dans la désespérance ? Laisserait-elle lettre morte la loi, votée par les députés, destinée à protéger les personnes en difficultés ? Malheureusement nous ne sommes pas en vraie démocratie avec des citoyens participant au fonctionnement de la cité mais seulement des administrés sous le joug d’une démocrature technocratique et arbitraire. Il ne faut plus s’étonner du formidable succès des candidats antisystèmes dans nos pays d’Europe (dernier en date : la Slovénie) qui le dispute à celui des abstentionnistes.
Ouest -France : TÉMOIGNAGE. Quimper : Handicapé, il n'a pas reçu ses allocations depuis 4 mois
Emmanuel Macron, Président de la République (13 juin 2018) : Les aides sociales coûtent "un pognon de dingue" sans résoudre la pauvreté. ("Un tiers du PIB,un record mondial" selon le 'Figaro').
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