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La magistrature comme Bayard : sans peur et sans reproches  -  par Lucas

Pour ceux qui considèrent les magistrats français comme faisant partie d’une institution de haute tenue morale, sans aucune tache, s’étant toujours comportée avec le plus grand courage, sans jamais la moindre compromission avec le pouvoir, et qu’oser les critiquer relève du blasphème et vaut l’anathème, il est nécessaire de faire quelques rappels pas si lointains, concernant les comportements peu glorieux de ce corps.

En juin 1940, après la cuisante débâcle ayant permis l’arrivée au pouvoir du Maréchal Pétain, qui démantelant  immédiatement les institutions de la République, notamment les élections, créa l’Etat français et gouverna exclusivement par décrets, le corps des magistrats ne fût pas rebuté par cette dérive fasciste, cherchant avant tout à se pérenniser  au-delà des bouleversements politiques, accepta sans problèmes de conscience à partir d’août 1941, que tous les magistrats prêtent serment au Maréchal et que des tribunaux d’exceptions bafouant toutes les anciennes règles de Droit soient créés.

Il est notable qu’un seul magistrat français sur la totalité d’entre eux refusa de « prêter serment au Maréchal » : il s’agit de Paul Didier alors âgé de 52 ans. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Didier Pour cela il fut suspendu puis immédiatement révoqué puis interné 6 mois à Chateaubriand, assigné à résidence après quoi il entra dans la Résistance.

 http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/justice-des-annees-sombres-1940-1944-journees-regi onales-histoire-justice_cr_lecture36.htm


« Dès la première année, Vichy cumule l'utilisation des tribunaux correctionnels, notamment contre la propagande clandestine, avec la création de tribunaux d'exception à vocation d'exemplarité : cour de Gannat pour juger les Français Libres, tribunaux spéciaux visant les inconnus auteurs d'" agressions nocturnes " en métropoleA l'été 41 commence une deuxième phase : la généralisation de ces tribunaux d'exception dans un esprit avéré de collaboration judiciaire avec l'occupant, d'abord contre la lutte armée communiste, puis contre l'ensemble des groupes paramilitaires résistants. Ce sont essentiellement les sections spéciales près les cours d'appel (en zone nord) et les tribunaux militaires (en zone sud jusqu'en novembre 42). Devant les " ratés " de la section spéciale de Paris (qui ne prononce que 3 des 6 condamnations à mort programmées), Vichy complète immédiatement le dispositif par les deux sections du Tribunal d'Etat, incluant des magistrats non-professionnels. Les deux années suivantes, le régime élargit les compétences des tribunaux spéciaux (détention d'armes, de postes TSF, évasions de prison) puis des sections spéciales, qui couvrent progressivement tous les actes " terroristes " quels qu'en soient les auteurs et s'augmentent de " sections spéciales élargies ", incluant policiers et gendarmes.»

Et pour couronner le tout, à la Libération, le corps entier de la Magistrature qui avait dans son ensemble moins un prêté serment au Maréchal Pétain, et pris des décisions iniques, passa à travers l’Epuration, puisqu’il n’y avait personne pour les remplacer. Ainsi, la Haute Cour de Justice condamnant à mort le maréchal Pétain fût présidée par Paul Mongibeaux, premier président de la Cour de cassation, assisté du président de la chambre criminelle à la Cour de cassation Donat-Guigne, et Picard, premier président de la Cour d'appel. Tous trois avaient prêté serment de fidélité au Maréchal. Pour rappel, les Lois antijuives à savoir le statut des juifs du 3 octobre 1940 et le deuxième statut des juifs du 2 juin 1941, permirent au juges d’appliquer « en toute légalité » des mesures iniques contre des personnes au motif qu’elles étaient « de race juive  »

Donc, au vu de ces antécédents peu glorieux et pas si lointains, inutile de nous présenter ce corps de fonctionnaires comme obligatoirement au-dessus de tout soupçon d’allégeance possible à un pouvoir en place.

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Post scriptum de Lucas "La Justice sait aussi être magnanime" :

"Nous apprenons qu'une affaire de mœurs ayant défrayé la chronique, à savoir les plaintes déposées pour harcèlement sexuel contre un hiérarque proche du pouvoir membre du parti écologiste, vient d'être classée sans suite "pour prescription des faits". Il peut donc se représenter aux futures législatives puisque la Justice n'a rien à lui reprocher."
http://www.20minutes.fr/societe/2025523-20170306-affaire-baupin-enquete-classee-suite-prescription

Puisque les plaintes pour harcèlement on été classées sans suite... (la prescription est de 3 ans pour ce délit)
"Le hiérarque ayant vu son dossier pour harcèlement sexuel classé sans suite, considérerait donc qu'il est fondé à déposer plainte contre ses victimes pour "dénonciation calomnieuse". http://mobile.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2017/03/07/affaire-baupin-nos-temoignages-ont-ete-valides-par-la-justice_5090795_4916429.html?xtref=android-app://com.google.android.apps.genie.geniewidget Y aura t-il quelqu'un de suffisamment mûr dans son entourage politique pour l'en dissuader ? Pas ses collègues députés : ils ne l'ont pas vu à l'Assemblée Nationale depuis ses déboires. On suppose qu'il continue de percevoir ses émoluments."

Commentaire de François Arouet :

"Alain Juppé, dans sa diatribe contre François Fillon, lui a reproché de s’être plaint d’avoir été victime d’un complot. C’est la raison pour laquelle il ne le soutiendra plus, ralliant les forcenés du « plan B ».
Pourtant tous devraient constater qu’à l’évidence : tout se passe comme si la Justice avait été instrumentalisée.
Ce n’est pas parce qu’un homme, qui se sait innocent, ne sait pas bien se défendre en ne respectant pas parfaitement cette dévotion pour l’institution judiciaire que prône Alain Juppé,  qu’il faut l’accabler. C’est une très mauvaise raison de surcroît sûre de faire perdre son camp.

La sacralisation du fonctionnement de l'institution judiciaire par les énarques (François Hollande, Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, Alain Juppé, etc.) rend inutile d'espérer d'eux la reconquête des "zones de non-droit". Ils continueront de couver une Justice laxiste envers les délinquants. Ils laisseront les juges idéologues continuer, comme avant à laisser en liberté les multirécidivistes, en se fondant sur leur doctrine de l'excuse et de la repentance. Aucune amélioration ne peut être réalisée si le déni du réel continue d'aveugler ces politiciens (cacher par tous moyens l'explosion de la délinquance et la montée de l'insécurité). La question d'une réforme d'un "système judiciaire si parfait" n'est pas, pour eux, une priorité ; cette question ne sera surtout pas un sujet à aborder dans la campagne présidentielle. Pour eux l'immobilisme est en marche et rien ne pourra l'arrêter."

Et le lynchage médiatique continue... voir l'article du Canard Enchaîné

L'information des journaux télévisés est-elle fiable ? Le 6 mars Nicolas Sarkozy s'adresse à ses fidèles : "D'abord, Fillon est le seul candidat légitime. C'est à lui d'évaluer ses chances de victoire. Et, s'il constate qu'il n'en a pas, c'est à lui de désigner son successeur."  Rappelez-vous comment cela a été traduit dans tous les journaux télévisés : "Les sarkozystes demandent à Fillon de désigner son successeur."...

Publié le 05/03/2017 17:01   Tous les billets   Haut


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