Oppression - par Gilles_Bressiere
L’oppression
Extrait de l’article de François Armanet sur Jean-Jacques Rousseau d’après le philosophe Paul Audi, paru dans L’Obs du 20 juillet 2017 : « On doit à Catherine Kintzler d’avoir parfaitement cerné un des traits principaux de la révolution rousseauiste quand elle a écrit : « Une seule goutte de sang, une seule goutte de sueur, une seule larme d’humiliation arrachée injustement au moindre portefaix a le pouvoir de ternir la splendeur de Byzance et celle du siècle de Louis XIV. » Or, de cette intransigeance dans le jugement, qu’avons-nous conclu depuis la mort de Rousseau ? De son exemple, qu’a-t-on appris ? Une chose au moins est sûre : nous en avons nourri une passion pour les droits de l’homme et du citoyen. N’est-il pas en effet le premier à nous avoir laissé entendre qu’il suffit d’un seul citoyen opprimé pour conclure à l’oppression de tout un peuple ? »
Dans notre démocratie, l’oppression est insidieuse : la discrimination est omniprésente et ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi se tiennent au-dessus des lois. Il y a des citoyens privilégiés a qui le droit est donné de ne pas respecter les règles imposées aux autres. Le droit de mentir et de falsifier les faits est accordé à bien des dirigeants, qu’ils soient de la fonction publique ou bien oeuvrant dans le privé. Certains pays criminalisent le mensonge et le parjure, pas le notre. C’est tout un pan de « la moralisation de la vie publique » qui semble oublié de la réforme en cours.
Constatons que l’affaire qui est présentée en première partie de mon ouvrage : « L’horreur judiciaire (au nom du peuple français) » est bien un concentré caricatural du dysfonctionnement actuel de la gouvernance de notre République.
- Droit de mentir des autorités (notamment des édiles et de l’administration).
- Droit de l’administration et des juges de ne pas appliquer les lois républicaines.
- Corporatisme d’une Justice aveugle, complice de toute injustice administrative.
- Discrimination endémique : avec l’octroi de droits indus réservés à des privilégiés, et comprenant la suppression des droits qui auraient dû être légalement accordés à d’autres (citoyens de deuxième ordre, voire de troisième classe). Etc.
Cette oppression, qui ne cesse d’être grandissante, de règles et de contraintes pas toujours pertinentes mais toujours plus nombreuses (avec un flicage explosif !) écrase surtout les plus modestes. Remarquons, par exemple, que certains radars placés à des endroits sans danger, le sont uniquement pour racketter les automobilistes. Et ça ne va certainement pas s’arranger ! Dernière lubie : pour louer un logement il faut maintenant deux attestations supplémentaires. Alors il ne faut pas s’étonner de l’indignation et de l’exaspération des citoyens. Elle est visible dans les urnes, ou pire, dans les exactions et les violences de certains, victimisés, qui sont poussés à l’extrémisme ou au désespoir.
Sous quel mandat présidentiel verra-t-on enfin la France devenir vraiment le pays des droits de l’homme et pas seulement celui de La Déclaration des Droits de l’Homme ? C’est à dire un pays qui offre plus de liberté et moins d’injustice (moins de contraintes, moins de normes et moins de règles imposées ; et surtout plus d’égalité devant la justice).
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